Parlons sein
Le sein, zone corporelle à la symbolique multiple, est reconnu spécialement pour son caractère nourricier, étant un grand pourvoyeur du nectar de la vie. Outre son pouvoir nutritif, on va se le dire, c’est un méchant bon spot pour trouver l’extase ! Et là, on se demande : pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ? Visiblement, c’est ce que la lactation érotique semble avoir compris, ça pis bin d’autres affaires.
La lactation érotique, de quoi s’agit-il vraiment ?
Commençons par faire le point sur cette pratique dont les frontières entre l’intimité maternelle et la sexualité en font jaser plus d’un·e. Cette forme d’érotisme naît d’une idée selon laquelle, la lactation, en outrepassant les barrières de sa fonction nourricière, serait une forte source d’excitation et de désir pour les partenaires adultes. On parle ici d’activités sexuelles (entre MAJEUR·E·S CONSENTANT·E·S) qui peuvent inclure l’allaitement d’un·e partenaire, l’exhibition de la lactation, l’observation d’une personne qui allaite et diverses autres applications variées. Bien que la lactation érotique soit spontanément associée à la période de maternité, il faut savoir que la production de lait peut être expérimentée hors contexte biologique et donc, être induite par différents moyens, sans même la présence d’une grossesse… C’est-tu pas beautiful, ça ?
Une fusion entre charnelité et bonding
Sans dénier sa fonction hédonique 1, on ne peut pas non plus dire qu’elle soit la seule source de motivation sous-jacente à cette pratique sexuelle. Dans un contexte de lactation érotique, là où les plaisirs corporels se joignent à un cadre de partage émotionnel puissant, certain·e·s rapportent des sentiments d’apaisement et de réconfort qui transcendent les barrières de l’usuel. Telle une caresse sensuelle et réparatrice, c’est l’équivalent charnel d’être enroulé·e dans une grosse doudou chaude à -30 degrés.
1Du grec hèdoné, « plaisir ».
Un baume sur le cœur
Au centre de cet érotisme se retrouve la corporalité qui occupe une place significative dans l’appréciation de celleux qui l’exercent. La peau, les mamelons et les sensations physiques sont des pierres angulaires de cette pratique. Cependant, quand on dirige notre attention sur certains aspects plus discrets, on réalise que tout cela va bien au-delà de la sensorialité et qu’il serait parfois question de besoins affectifs plus profonds. Quelques adeptes de l’acte rapportent ressentir de forts sentiments de sécurité, de protection et de bien-être lorsqu’ils s’y adonnent. Immergé·e·s par cette connexion intense avec leur partenaire, iels décrivent l’expérience d’une dynamique émotionnelle singulière, celle-ci associée à la présence apaisante d’une prise en charge donnée (lorsqu’on allaite) et reçue (lorsqu’on se fait allaiter).
Une ode à la réappropriation corporelle
Et si on posait maintenant les yeux sur l’aspect transgressif de cet érotisme. Sans étonnement, la lactation érotique devient rapidement un acte de douce rébellion contre les injonctions sociétales, s’opposant à ces tabous sexuels qui nous dictent impunément ce qu’il faut faire de NOTRE propre corps. D’une part, les témoignages soulignent l’excitation causée par l’idée de franchir les normes en savourant ou en produisant le lait maternel, cela, à des fins purement érotiques et en toute distinction du concept de parentalité.
D’autre part, la lactation érotique peut être vécue comme une reprise de contrôle chez ces personnes avec un utérus qui se réapproprient le pouvoir sur leur corps, par l’attribution d’une charge sexuelle à des régions corporelles qui, socialement, furent trop longtemps réduites à leur rôle reproductif. Prenons également l’exemple de cet homme cishétéro qui, malgré les stéréotypes sexuels positionnant l’homme en posture de pouvoir absolu, adopte volontairement le rôle de l’allaité dans une dynamique sexuelle où c’est la femme qui détient le pouvoir nourricier et où l’homme jouit de sa vulnérabilité. Une méchante claque dans la face de la masculinité toxique ça, non ?
Bref, plusieurs situations témoignent de la manière dont les impositions collectives sont revendiquées dans cet érotisme. Assurément, la transgression et ses plaisirs nous attirent vers des conceptions plus flexibles et moins archaïques de la pluralité des jouissances.
La sécurité : l’ingrédient clé d’une recette sexue
Comme tous les petits plaisirs de la chair, limiter les risques de blessure est une composante HYPER importante. Par exemple, quand on parle de lactation induite, certaines précautions doivent être prises pour assurer le bon déroulement vers des retombées satisfaisantes.
Se tourner vers un·e professionnel·le
Dans un premier temps, il est recommandé de consulter un·e médecin ou un·e spécialiste en lactation qui sera en mesure de fournir des conseils personnalisés, évaluer la santé physique de la personne concernée et discuter de méthodes adaptées. Pour certaines personnes, des traitements hormonaux seront nécessaires à l’obtention du résultat voulu et c’est sous supervision médicale que cette procédure pourra être effectuée.
Chérir son corps
Ensuite, puisqu’une stimulation régulière de la zone est essentielle à l’induction de la lactation, il sera aussi suggéré de veiller à ce que cette stimulation se fasse dans le respect des limites du corps, en portant une attention aux éventuels signaux de complications (douleurs, blessures, irritations et autres).
Comme on le voit, des tonnes d’éléments sont à considérer lorsqu’on parle de sécurité au sein des pratiques sexuelles, bien plus que ceux qui viennent d’être abordés. Pour cette raison, s’informer reste et restera une étape précieuse vers une sexualité confortable et encore + (si le cœur t’en dit, bien entendu).
On jase consentement
L’article tire à sa fin (déjà, oui…) et il me semble important de lever le flag sur l’une des composantes les plus cruciales d’une sexualité positive, le fameux CONSENTEMENT. Dans certaines pratiques dites « moins conventionnelles », il est possible d’être ambivalent·e quant à la décision de s’y prêter ou non et C’EST NORMAL. De ce fait, il est préférable que l’exploration sexuelle se produise dans un cadre d’écoute, de respect et de connexion avec ses frontières et celles de san partenaire, là où les participant·e·s sont libres d’affirmer leurs besoins, et ce, à tout moment dans la relation.
Pour ce faire, une communication ouverte sur ses désirs, ses limites et ses attentes permet d’instaurer une ambiance propice au confort mutuel et, par le fait même, à l’expérimentation sûre — c’est valide pour toutes les pratiques sexuelles, évidemment ! Autrement, sans la présence d’un consentement libre et éclairé, une expérience invalidante et non consentie pourrait être la source d’une aversion future pour la découverte sexuelle et de plusieurs autres complications émotionnelles responsables d’une sexualité qui, dans l’éventualité, pourrait s’avérer insatisfaisante. Heureusement, le dialogue ouvert et bienveillant contribue fortement au plaisir, de quoi faire trembler les draps et mouiller bien plus que la nuque !
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