Parfois, certains mots qui sortent de la bouche des enfants nous prennent par surprise. Un jour, sans prévenir, un·e enfant pose la question : « Ça veut dire quoi, orgasme ? » Et là… On panique, on bafouille, on change de sujet.
Car, ce mot, iels peuvent l’entendre tôt : à la télévision, dans une chanson, dans la cour de récréation. Puis, comme toutes les choses qu’iels entendent, iels viennent vers nous pour comprendre ce que ça veut dire.
Parler d’orgasme, ce n’est pas « parler de sexe » au sens où on l’entend souvent. Ce n’est pas non plus une conversation à avoir trop tard, quand les idées fausses se sont déjà installées. C’est simplement expliquer à un·e jeune comment fonctionne son corps, ce que peut être une sensation de plaisir, et surtout, démystifier un mot souvent entouré de malaise, de pression ou de désinformation.
Dans cet article, on va voir ensemble comment répondre aux premières questions, sans en dire trop, mais sans ajouter de tabous non plus. Puis comment, à l’adolescence, on peut aider les jeunes à déconstruire les mythes autour de l’orgasme pour leur permettre de grandir sans malaise.
Comment répondre aux premières questions
Alors, si l’enfant vient vers nous en demandant « c’est quoi un orgasme ? », comme toujours, la meilleure première étape, c’est de lui demander ce qu’iel pense que ça veut dire. Simplement pour s’assurer qu’iel ne demande pas ce qu’est un « organisme », par exemple. ;)
Ensuite, on peut répondre quelque chose de simple :
« C’est une sensation agréable que certaines personnes peuvent ressentir dans leur corps, quand elles touchent leurs parties privées, comme le pénis ou la vulve. »
On peut aussi ajouter que c’est :
« Un peu comme quand on éternue : c’est une tension, puis un relâchement. »
C’est l’occasion d’expliquer que ce sont des sensations qu’on peut commencer à ressentir à partir de la puberté ou du début de l’adolescence, et que, lorsqu’on est enfant, on est les seul·e·s à avoir le droit de toucher ses parties privées.
Défaire les mythes tenaces sur l’orgasme
À partir de l’adolescence, les jeunes pensent souvent savoir ce qu’est un orgasme… mais leurs sources sont rarement fiables (films, blagues, porno, réseaux sociaux). Ce qu’on voit ou entend donne souvent une image très éloignée de la réalité.
C’est donc une bonne chose de déconstruire quelques mythes autour de l’orgasme.
Voici les idées les plus courantes à déconstruire avec elleux :
Ce n’est pas toujours comme dans les films
Dans les médias, l’orgasme est souvent présenté comme un moment spectaculaire et parfaitement synchronisé.
On peut expliquer aux jeunes que, dans les films ou dans la porno, les orgasmes sont souvent exagérés : les personnages crient, tout est très intense, et les deux personnes atteignent l’orgasme au même moment… mais dans la vraie vie, ça se passe rarement comme ça.
« Un orgasme peut être très fort, et certaines personnes peuvent être vocales parfois, mais ça peut aussi être doux, intérieur, ou même silencieux. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon de l’exprimer. »
On peut ajouter que la meilleure manière de savoir si c’est agréable pour l’autre, ce n’est pas de deviner, mais juste d’en parler.
L’orgasme n’est pas l’objectif d’un rapport sexuel
Un mythe bien tenace, c’est l’idée qu’un moment intime doit forcément aboutir à un orgasme, que c’est ce qui marque la fin du rapport. C’est encore plus vrai dans les relations hétéros, où on voit souvent (dans la porno comme dans les médias populaires) que l’orgasme de l’homme marque à tout coup la fin du rapport intime, peu importe si l’autre personne est satisfaite ou a eu un orgasme.
On peut expliquer aux jeunes que l’orgasme, ce n’est pas une ligne d’arrivée ni une performance. Ce qui compte, c’est que tout le monde soit bien.
« Un rapport sexuel peut très bien s’arrêter sans qu’il y ait eu d’orgasme, ou continuer après. Ce qui compte, c’est ce que vivent les personnes impliquées : le plaisir partagé, le respect mutuel et le bien-être émotionnel. »
On peut expliquer aussi qu’il n’y a pas de scénario parfait à suivre. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu d’orgasme que quelque chose s’est nécessairement « mal passé ».
L’orgasme n’est pas une preuve de satisfaction ou de consentement
C’est important d’expliquer aux jeunes qu’un orgasme n’est pas toujours un signe de plaisir ni une preuve de consentement.
« L’orgasme, c’est une réaction mécanique du corps. L’afflux de sang vers les parties génitales peut provoquer un orgasme ou une éjaculation, même si la personne n’en a pas envie, ou même si elle ne se sent pas bien. Un orgasme, ça ne veut pas dire qu’on a aimé ou qu’on était d’accord. »
Encore une fois, la seule façon de savoir si tout va bien pour l’autre, c’est d’en parler avant, et aussi pendant.
Inversement : Ce n’est pas automatique, et ce n’est pas grave
On peut aussi rappeler aux jeunes que l’orgasme n’est pas quelque chose de simple ou d’automatique pour tout le monde. Certaines personnes mettent du temps à ressentir un orgasme. Puis, d’autres n’en ont jamais, et ce n’est pas nécessairement un problème.
« Il faut parfois du temps, de la sécurité, de la confiance, de la découverte de soi… et parfois, même avec tout ça, rien ne vient. Ce n’est ni un échec, ni un signe qu’on est cassé·e. Chaque corps est différent. »
C’est un message important à transmettre dans un monde où la pression de « performer » peut créer plus de blocages que de plaisir.
On peut prendre le temps de le découvrir seul·e
Rappeler qu’un orgasme, on peut commencer par l’expérimenter seul·e et qu’apprendre à connaître son corps ne devrait jamais être une source de gêne.
« Se découvrir seul·e, se poser des questions et explorer ce qu’on ressent c’est normal et c’est sain. Ce n’est pas automatique de savoir ce qui nous fait du bien. »
Puis, ce n’est pas toujours simple de mettre des mots là-dessus. Mais plus on se connaît, plus c’est facile d’en parler, et plus ça aide à poser ses limites et à exprimer ce qu’on aime.
Prêt·e à te lancer dans ces conversations ?
Ce qu’on retient surtout, c’est qu’il y a beaucoup de désinformation autour de l’orgasme, dans les séries, les blagues, les films, les réseaux sociaux, ou même les publicités suggestives qu’on voit passer sans y penser. Malheureusement, cette désinformation s’installe vite et les jeunes grandissent avec des idées fausses sur ce que leur corps devrait faire, sur ce qu’un orgasme doit être, ou sur ce que ça signifie dans une relation.
C’est pour ça que c’est important d’en parler tôt, de façon simple et sans gêne. Pas pour essayer de tout expliquer d’un coup, mais pour poser des bases claires. Par exemple, on peut utiliser les petits moments du quotidien comme une scène dans une série, une pub un peu trop sexualisée ou une blague entendue à l’école. Ces petits moments-là sont de parfaites portes d’entrée !
Crédit photo principale : Julia M Cameron

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