Le full bush fait son retour

Le full bush (ou pubis au naturel) fait son retour chez la Gen Z. Oui, oui, c’est Kim Kardashian qui l’a dit ! À moins de vivre sous une roche, tu as probablement vu sa dernière campagne pour SKIMS casser l’internet il y a quelques semaines. Son nouveau produit ? Rien de moins qu’un g-string orné… de faux poils pubiens ! Déclinés en 12 différentes textures (frisé, bouclé, lisse) et nuances variées pour le plaisir de toustes. Ils ont suffi à lancer des discussions passionnées sur les réseaux… et quelques mèmes croustillants, évidemment !

Derrière le buzz, une vraie question se pose : le full bush est-il un acte de liberté et d’acceptation de soi, ou juste une mode passagère ?

Tout le monde à poil !

Si le full bush fait jaser dernièrement, ce n’est pas la première fois que la pilosité féminine attire l’attention. Le pubis a subi son lot de relookings au fil des siècles ! Dans l’Antiquité, les femmes (et même les hommes) l’épilaient fréquemment à l’aide de mixtures à base de sucre, de citron et de résines naturelles. Les fresques et sculptures montrent souvent des corps glabres, symbole de statut social. (Hansen, 2007)

Au Moyen Âge, par contre, l’Église considérait que de retirer les poils pouvait être un signe de vanité. Beaucoup de femmes choisissaient donc de les conserver, tandis que les rares formes d’épilation étaient surtout pratiquées par courtisanes, pour des raisons d’esthétique ou d’hygiène. (Connochie‑Bourgne, 2004)

C’est dans les années 1970, avec la révolution sexuelle et le mouvement féministe que le pubis naturel devient un symbole de liberté et de revendication corporelle. Les poils prennent alors une dimension politique et identitaire. Mais dès les années 2000, la tendance s’inverse : l’ère du porno chic popularise l’épilation intégrale, propulsée par les médias, les magazines et l’industrie de la beauté. (Obst et al., 2019).

Un quart de siècle plus tard, le retour du pubis au naturel serait-il une réaction aux décennies de standards esthétiques trop stricts ?

La perception moderne du poil pubien

La libération de la touffe ne se résume pas à un simple choix esthétique ou à un geste militant : c’est un véritable acte de liberté corporelle. Chez la Gen Z, le full bush movement s’inscrit surtout dans une quête d’authenticité et de bien-être, autant physique que mental. Après des décennies où le pubis lisse comme une page blanche a été présenté comme la norme absolue, beaucoup se demandent aujourd’hui : et si tout ce contrôle était juste… épuisant ?

Les réseaux sociaux amplifient ce shift culturel : le mot-clic #bodypositive regorge de contenus qui normalisent et célèbrent la pilosité au lieu de la juger. Garder ses poils n’est plus perçu comme un manque d’hygiène ou de féminité : c’est un choix aligné avec soi-même. Doja Cat, Julia Fox et plusieurs autres célébrités ont contribué à rendre ce geste impossible à ignorer. En affichant fièrement leur pubis naturel… même sur le tapis rouge, elles contribuent à cimenter la visibilité de ce choix, à le normaliser et à décomplexer la pilosité.

En France, 28 % des personnes avec un utérus ne s’épileraient plus ou très peu le maillot. Selon un sondage Ifop, ce chiffre a presque doublé depuis 2013, alors qu’elles n’étaient que 15 %. Ces données montrent clairement que la pression autour de l’épilation se relâche, et que le désir de revenir à une pilosité naturelle, libre et assumée gagne du terrain.

Et si tes poils devenaient tes meilleurs alliés ?

Petit cours de bio 101 : les poils pubiens ne sont pas là par hasard ! Leur rôle est bien plus vaste qu’on le pense.

• Ils créent une barrière protectrice contre certains microbes, limitent les frictions avec les sous-vêtements et protègent la peau et les muqueuses, ce qui diminue les inconforts, comme la sécheresse ou les irritations, au quotidien ou lors de relations sexuelles.
  
  
• Ils servent aussi de petite clim naturelle (oui, vraiment !) en régulant l’air et l’humidité de la zone pubienne.
  
  
• Les poils contribuent à la diffusion des phéromones, molécules liées à l’attirance et à la communication corporelle.
  
  
• Leur présence peut aussi aider à maintenir l’humidité naturelle de la vulve et protéger les muqueuses, limitant certains désagréments ou infections.

Garder ses poils, les tailler légèrement ou les enlever complètement : tout est valide. L’important, c’est ton confort.

Mais on oublie souvent de parler des effets secondaires de l’épilation ou du rasage répété : démangeaisons, poils incarnés, rougeurs… et parfois un peu d’irritation côté portefeuille ! Entre les rasoirs, les 1001 produits de pharmacie et les rendez-vous d’épilation, la nature reste clairement l’option la plus économique.

Bref, s’ils sont là, c’est qu’ils ont leur raison d’être… mais le choix, lui, t’appartient.

Le pouvoir de choisir

Que tu optes pour un look 100 % naturel, demi-mesure, ou que tu y ailles yolo sur le clipper, ça reste un choix personnel. Pour certaines personnes, c’est une question de confort, pour d’autres un moyen de se reconnecter à soi-même et à sa liberté corporelle. Reste que d’être à l’aise avec son poil, ça s’apprend. En 2025, il est temps d’abandonner les diktats du « tout ou rien » et d’adopter une approche plus nuancée du soin intime.

Et toi, tu le fais par conviction ou simplement pour tester la dernière tendance ?

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Crédit photo principale : Viktoria Slowikowska